Que s’est-il passé cet été dans le secteur de la formation professionnelle ? Quelles sont les nouvelles informations, réformes et mises en œuvre incontournables ?
L’État missionne France Relance dans le cadre d’une nouvelle politique d’abondement concernant les formations du numérique éligibles au CPF.
Tous les actifs titulaires du CPF (Compte Personnel de Formation) peuvent désormais bénéficier d’une aide financière complémentaire de l’État pour les parcours de formations du numérique. C’est la convention entre la Caisse des Dépôts et le Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion qui en détermine les règles d’attribution et les modalités.
Quelles sont les formations concernées ? Toutes les formations inhérentes au domaine du numérique. Par exemple, développeur web, créateur et administrateur d’un site internet, technicien d’assistance en informatique etc.
L’abondement se met en place lorsque le solde du CPF est insuffisant pour payer la globalité de la formation visée. Il absorbe 100% du reste à payer dans la limite de 1 000€ par dossier de formation. Dès lors que le titulaire est éligible aux conditions définies par l’État, l’abondement est proposé de manière automatique. L’information apparaît lorsque le titulaire lance sa recherche de formation sur le site « Mon Compte Formation ». Un seul clic suffit alors pour activer l’abondement.
M. Pierre DEHEUNYNCK est nommé Président par Intérim du Conseil d’Administration de France Compétences.
Le 3 Août dernier, la Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion a nommé par arrêté M. Pierre DEHEUNYNCK à la fonction de Président par intérim de France Compétences en remplacement de M. Jérôme TIXIER à partir du 16 Août 2021.
M. Pierre DEHEUNYNCK jusqu’alors Directeur Général Adjoint en charge des ressources humaines du Groupe Engie.
12 milliards d’euros de droits à la Formation Professionnelle perdus ?
Le 30 Juin dernier le compteur DIF (Droit Individuel de Formation) laissait place au CPF (Compte Personnel de Formation). Date buttoir pour les actifs concernés. Il fallait transférer le nombre d’heures de formation DIF dans le compteur en Euros du CPF. Au-delà de cette date, les droits cumulés ont été perdus. Début juin la Fédération de la Formation Professionnelle tirait le signal d’alarme.
« Seulement 6,3 millions d’employés ont effectué la transformation de ces DIF en euros sur le CPF. C’est donc 10 millions de salariés qui vont perdre leurs droits à la formation, ce qui représente un montant de 12 milliards d’euros. »
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Pôle Emploi met en place des formations gratuites dans le domaine du numérique à partir de Septembre 2021.
Élisabeth Borne, divulguait le 20 Mai dernier, la nouvelle feuille de route de la Grande école du numérique. Quatre projets ont été proposés, dont un sur le lancement d’un marché public du numérique par Pôle Emploi au mois de Septembre 2021. Former 10.000 personnes aux métiers du numérique d’ici 2022 étant l’objectif principal.
Le marché du travail connaît un contexte particulier depuis quelque temps. En effet, on constate que les demandeurs d’emploi peinent à trouver un travail. Tandis que les entreprises ne parviennent pas à trouver assez de main-d’œuvre. Un déséquilibre qui a alerté la Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion qui a demandé à Pôle emploi d’œuvrer pour mettre en place des actions qui permettent d’identifier et de former les demandeurs d’emploi dans les secteurs d’activité dit « en tension » mais surtout en pénurie de candidats compétents. Par exemple, la santé, la restauration et le numérique. Des « parcours pédagogiques courts » voient alors le jour afin de former et de répondre rapidement aux besoins des actifs et des entreprises.
Concernant les métiers du numérique, ils nécessitent des qualifications et des compétences techniques précises. En somme, Pôle Emploi va lancer dès le mois prochain un marché public de services de formations inclusives aux métiers du numérique.
“Les compétences ciblées concernent les données, tout ce qui est développement web, DevOps, statistiques, réseaux, fibres optiques…”, présente Audrey Pérocheau, Directrice de Développement des Compétences dans les Territoires chez Pôle Emploi.
Ainsi en mai dernier, Elisabeth Borne déclarait : « La formation vers les métiers du numérique est une priorité du quinquennat et de France Relance. Alors que la digitalisation de l’économie s’est accélérée, que les entreprises attendent de plus en plus de leurs salariés qu’ils disposent des compétences numériques et qu’il y a de forts besoins de recrutement dans le secteur, cette nouvelle feuille de route va nous permettre de tendre davantage vers cet objectif. »
L’ordonnance du 23 Juin 2021 – la collecte des contributions à la Formation Professionnelle et à l’apprentissage transférée vers les URSAFF.
À partir de Janvier 2022, les contributions attribuées au financement de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage seront perçues par les URSAFF et les MSA et non plus par les OPCO. Toutes les modalités détaillées sont dans l’ordonnance du 23 Juin 2021. Celle-ci finalise les derniers détails qui permettront aux URSAFF et MSA de collecter les contributions versées par les employeurs.
Cet aménagement était prévu par la loi « Avenir professionnel », dès 2021, mais elle avait été décalée d’une année, en raison de la crise sanitaire.
Le Ministère indique qu’il déploiera un dispositif d’accompagnement pour tous les employeurs à partir de septembre 2021. Avec une documentation complète (Guide du déclarant, Foire Aux Questions, …).
L’exécutif et les partenaires sociaux travaillent à de nouveaux aménagements suite à la Réforme de la Formation Professionnelle.
La réforme de la Formation Professionnelle est victime de son succès. Les demandes ont dépassé les espérances du Gouvernement. Notamment grâce à la mise en place du CPF via la plateforme « Mon Compte Formation ». Ce qui en coulisse a créé des problèmes de financement et de qualité d’après l’exécutif et les partenaires sociaux qui souhaitent déblayer un peu le terrain pour y remettre de l’ordre.
France Compétences, s’attend à un déficit de 2,5 milliards d’euros cette année. Entre la crise sanitaire et la montée en puissance de trois grandes dépenses :
- L’Apprentissage avec 6,1 milliards d’euros
- Le CPF avec 1,9 milliards d’euros
- La formation des demandeurs d’emploi avec le PIC, 1,6 milliards d’euros.
« Il y a des choses qui marchent mieux que prévu. Plus de 500.000 contrats d’apprentissage cette année, ça entraîne plus de dépenses que 340.000 en 2019. Il y a le CPF qui marche du feu de dieu. Évidemment nous souhaitons maintenir ces deux dispositifs à ces niveaux », souligne-t-on au ministère du Travail.
Le nombre de demandes de formation monte en flèche depuis 2019 avec 630.000 inscriptions cette année-là. En 2020, 1.1 millions et jusque-là en 2021 1.6 millions.
Cependant, dans un document adressé aux partenaires sociaux, le ministère admet qu’il reste « des écueils à lever » et des « contrôles des organismes » au sujet des formations proposées et certifications délivrées sur la plateforme en ligne Mon Compte Formation.
« Il y a eu un dévoiement du CPF. L’argent du CPF sert à tout, ce n’est pas forcément pour que les salariés puissent faire de la transition professionnelle ou augmenter leur niveau de qualification », regrette Michel Beaugas (FO).
Les partenaires sociaux remettent donc en question la légitimité de certaines formations proposées sur la plateforme en ligne du CPF. Par exemple, la formation au permis de conduire qui arrive en tête des formations demandées. Tandis que du ménage a besoin d’être fait au niveau des offres de formations. Surtout en « Bilan de compétences » ou encore en « Création d’entreprise » impliquant plus de contrôle auprès des prestataires et organismes de formation les mettant à disposition.
M. Philippe MARTIN, Président Délégué du Conseil d’Analyse Économique (CAE) souhaite également « plus d’implication de l’entreprise dans le choix et le fléchage des formations ». « En l’état l’adéquation entre les formations les plus choisies (comme les langues) et les besoins du marché n’est pas optimale », juge-t-il, « avec pas suffisamment de formations sur le numérique et la transition écologique ». Admettant un « enjeu » réel, le ministère souhaite se mettre d’accord avec les partenaires sociaux au sujet « d’une grille commune d’indicateurs » permettant d’évaluer l’utilité d’une formation.
Accord pour la Formation Professionnelle entre la Fédération des Distributeurs de Matériaux de Construction (FDMC) et quatre syndicats.
La FDMC a annoncé par communiqué la signature d’un accord « majeur » inhérent à la Formation Professionnelle et à l’Alternance avec les quatre syndicats : CFDT, CGT, CFTC et CGC.
Cette nouvelle convention comprend également le Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports, le Ministère de l’enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ainsi que l’OPCO Constructys.
Cet accord selon la FDMC « dessine un nouveau cadre où l’alternance est affichée comme étant une priorité. »
Voici les points forts qui en résultent :
– Pour le Tutorat : La durée est fixée à un jour et peut se dérouler à distance ; quant au tuteur, il reçoit une prime de 200 € bruts, par tutoré, dans le cadre des contrats de professionnalisation et PRO A.
– Pour l’Apprentissage : Mise en place d’un barème « apprentis » à compter du 1er septembre 2021. Et négociation à venir sur le maître d’apprentissage.
– Pour le CPF : Les périodes d’activité partielle sont assimilées à du temps de travail effectif pour la prise en en compte du calcul du CPF
– Pour le Conseil en Évolution Professionnelle (CEP) : Le salarié bénéficie d’un accompagnement réalisé pendant le temps de travail, limité à une journée rémunéré, pour un projet en lien avec son activité et validé par l’employeur.
Deux millions de jeunes pris en charge dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » depuis Juillet 2020
Qu’il s’agisse de formations rémunérées, de parcours d’accompagnement, d’aides à l’apprentissage ou encore de garantie jeunes le bilan tombe. En effet, le plan du gouvernement « 1 jeune, 1 solution » a contribué à réduire la hausse du chômage des jeunes durant la crise sanitaire de + 6% sur 18 mois. On constate également une forte hausse des entrées en apprentissage de + 42% sur une année avec 525.600 contrats signés.
Beaucoup de dispositifs ont été mis en place pour accompagner les jeunes vers l’embauche ou la Formation Professionnelle. Une adaptation sur mesure et adaptée à chaque situation. Par exemple :
- Des formations dans des métiers d’avenir et des ateliers 1er emploi de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) pour les jeunes diplômés du supérieur ;
- Un accompagnement intensif des jeunes pour les jeunes demandeurs d’emploi ;
- Un parcours d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (Pacea) pour les jeunes les plus éloignés de l’emploi ;
- La Garantie jeunes pour celles et ceux qui cherchent encore leur voie ;
- Un parcours de formation dans des métiers d’avenir (numérique, écologie, santé, social et soin…)
- La « promo 16–18 » pour les jeunes décrocheurs.
« Nous avons pu maintenir le rythme des embauches de jeunes : 1,8 million de moins de 26 ans ont été embauchés en CDI ou en CDD de plus de trois mois entre août 2020 et mai 2021 », se réjouit Elisabeth Borne, ministre du Travail. Les entreprises ayant perçu une aide de 5.000 ou 8.000 € pour l’embauche d’un apprenti selon qu’il soit mineur ou majeur.
Pour cela c’est un porte-monnaie de 9 milliards d’euros qui a été mis à disposition dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution »
« Ce plan « 1 jeune, 1 solution » nous a permis de contenir l’augmentation du chômage des jeunes de seulement 6% entre décembre 2019 et mai 2021. Durant la crise de 2009–2010, je vous rappelle que le chômage des jeunes avait augmenté de 30% », conclut Élisabeth Borne.
Les chiffres clés du bilan « 1 jeune, 1 solution » d’après le Ministère du Travail, de l’emploi et de l’insertion :
- 525.600 jeunes ont signé un contrat d’apprentissage en 2020.
- 800.000 jeunes éloignés de l’emploi sont entrés en parcours d’insertion entre août 2020 et mai 2021.
- 90.800 jeunes se forment dans 4 secteurs stratégiques : Industrie 22.58%, Numérique 30.84%, Social, soin et santé 26.43%, Écologie 20.15%.
- 350.000 jeunes de 16 à 30 ans ont trouvé une formation professionnelle dont un peu moins de 100.000 dans les 4 secteurs cités ci-dessus.
La réalité virtuelle et digitalisation, les nouveaux outils incontournables de la formation professionnelle ?
Quand le digital se met au service de la formation professionnelle, il répond a de nombreux enjeux. En effet, les avantages sont considérables et complètement innovants. Les possibilités sont multiples, par exemple dans le choix de simuler n’importe quels environnements et situations dans un contexte professionnel. Le coût est également à prendre en considération. En effet, les formations classiques comportent des déplacements, des intervenants ou encore des outils. La réalité virtuelle, elle permet de mettre en œuvre ces besoins dans un espace limité avec un coût d’acquisition unique.
Complémentaire d’une formation, cet outil permet une reproduction fidèle des appareils professionnels utilisés. Le secteur de la santé notamment est à la pointe de la technologie sur ce sujet. Par exemple, les chirurgiens peuvent s’exercer à l’aide d’un casque et de manettes AD HOC.
Le simulateur permet de mieux appréhender son environnement de travail. Principalement utilisé dans les métiers nécessitant des compétences manuelles, le simulateur est bienvenu dans de nombreux secteurs. Il est d’ailleurs possible de regarder sur le site Mon Compte Formation afin d’accéder à l’une de ces formations pour certaines éligibles au CPF.
La digitalisation de la formation professionnelle quant à elle connaît un bel essor depuis quelques années et davantage depuis la crise sanitaire. Le E-learning, le Mix-learning ou encore le Blended-Learning font partie, parmi d’autres encore, de ces formations professionnelles digitalisées.
89% c’est le pourcentage de Français utilisant cette technologie digitale.
En outre l’E-learning offre l’avantage de varier les formats et ressources pédagogiques. Avec des tests ludiques, des vidéos, des audios, des écrits, des forums et espaces de discussions et d’échanges en ligne.
En clair, la technologie s’invite dans la formation professionnelle et ouvre un champ des possibles à l’échelle mondiale pour tous les acteurs économiques.
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