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La formation des salariés un levier pour la relance économique?

20/08/2021 | Boost your team

Une étude a été menée par le Cereq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) portant sur l’année 2020. Elle nous dévoile en juillet dernier que la Formation Professionnelle au sein des entreprises s’est fait éclipser par la priorité donnée à l’emploi. La crise sanitaire en étant la cause principale.

Les acteurs de la Formation Professionnelle appellent à investir dans les compétences pour accompagner la reprise

En effet, mise à l’écart en entreprise durant presque deux ans, elle doit aujourd’hui être un levier pour accompagner la relance économique. « Les responsables interviewés ont déclaré que tenir à flot l’activité et éviter de licencier à été leur première préoccupation, former étant passé au second plan », révèle le Cereq.

Le plan de formation a été « mis entre parenthèses » pour les trois quarts des entreprises interrogées. Le dispositif de chômage partiel devait justement leur permettre d’affronter plus sereinement la réduction de temps de travail des salariés. Leur offrant ainsi du temps sur les heures non travaillées pour se former. Notamment, grâce à l’aide pour la formation du Fonds Nation pour l’Emploi (FNE-Formation). Toutefois, l’étude démontre que « fin 2020, seulement 16% des entreprises du secteur privé de plus de dix salariés ont accédé à la formation, et pour seulement 6% d’entre elles, cela a pu être le cas grâce à une convention FNE-Formation ».

Il y a d’une part,

« Les entreprises en pleine croissance pendant la crise (où) l’urgence était de fixer à leur poste les personnels afin de garantir les volumes de production pour satisfaire la demande ». « Pour notre plan de formation, l’année 2020, c’est une catastrophe (…) On a tous été très occupés pendant le confinement (…) et on n’a pas eu le temps pour former ». Témoigne le Directeur des Ressources Humaines d’un grand producteur de farine auprès du Cereq.

D’autre part, il y a les entreprises,

« frappées par la récession, les plus nombreuses, (où) le gel de leur plan annuel de formation a été la conséquence des fermetures administratives ou du fort ralentissement des affaires »; « la crise pourrait être une opportunité, après, le souci ce sont les moyens ». Témoigne le responsable d’une société de commerce de détail affecté par la fermeture pendant le confinement.

La formation à distance freinée par un manque de moyens

Les entreprises ont encouragé les apprentissages à distance malgré les circonstances complexes, afin de maintenant une formation continue.

« On voulait faire du chômage technique un moment positif pour nos commerciaux qui en ont profité pour se former ». Explique le DRH d’une entreprise de transformation charcutière.

 » La question du coût des apprentissages en ligne, lié à l’achat d’équipements informatiques pour les personnels, a été (…) un frein à leur mise en œuvre, surtout dans les TPE/PME ». Constate, le Cereq.

La Fédération de la Formation Professionnelle (FFP) indique pourtant que « les investissements en compétences sont plus que jamais nécessaires afin d’anticiper la reprise économique ».

D’après les chiffres du Ministère du Travail, 8 594 dossiers de formation ont été déposés chaque jour par les entreprises en mars 2021. Contre 4 548 en juillet 2020.

Le secteur de la Formation Professionnel réactif durant la crise sanitaire

Les acteurs de la Formation Professionnelle mettent tout en œuvre pour que l’accès aux formations soit facilité. Elle rencontre d’ailleurs un succès plus important que prévu ces deux dernières années. Les actions mises en place par le Gouvernement et la mobilisation de tous permettent la montée en puissance des entrées en Formation. Notamment avec l’Apprentissage, le CPF et le PIC.

Il est désormais temps « d’accompagner les transitions » vers les métiers d’avenir remarque Pierre Courbebaisse, Président de la FPP. Il répond d’ailleurs à quelques questions dans le cadre de l’enquête du Cereq.

Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur la formation professionnelle ?

« L’ampleur et la soudaineté de la crise, qui a été massive, n’ont pas arrangé les choses pour faire des plans de formation. De gros efforts ont été faits. Il y a eu la prime pour débloquer ou maintenir l’offre en contrats d’apprentissage. Le dispositif du Fonds national pour l’emploi FNE-Formation pour aider les salariés en activité partielle a eu un succès relatif. On n’a pas la même culture qu’en Allemagne où on fait de la formation quand on est en période de chômage, notamment en activité partielle. Il faut que ces mesures soient simples d’accès pour les entreprises, ce qui n’est pas toujours le cas. »

La mise en place d’outils de formation à distance est-elle durable ?

« L’activité des organismes de formation. Que cela concerne l’Apprentissage, les demandeurs d’emploi ou les salariés, a retrouvé son niveau d’avant la crise après une chute de 30% en moyenne. Le secteur a été très réactif et s’est déployé en formation distancielle. On s’inscrit dans une accélération de ce « Digital Learning« . Mais vous ne pouvez pas tout faire à distance. L’avenir est aux formations hybrides. »

En quoi la formation professionnelle peut être un pilier de la relance ?

« La formation doit accompagner les transitions. Aussi bien la transformation numérique, l’exigence de nouvelles compétences de plus en plus diversifiées, que la transformation écologique, avec l’arrivée de nouveaux métiers dans les économies d’énergie par exemple. L’enjeu est aussi d’accompagner les secteurs en pénurie de main d’œuvre. »

Pour aller plus loin, vous trouverez ci-dessus l’étude complète du Cereq.

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