Comment mieux adapter la Formation Professionnelle aux compétences recherchées ? C’est la question sur laquelle le Ministère du Travail et sa délégation à la formation se sont penchés. La mise en œuvre du Plan de réduction des tensions a pour ambition de répondre aux difficultés que rencontrent les entreprises à recruter des candidats compétents. Le manque de postulants qualifiés révèle un réel besoin d’adapter la formation aux métiers qui connaissent des mutations. Un désintérêt commun car trop exigeant physiquement. Ou encore trop contraignant au niveau des conditions de travail (horaire, environnement, tâches difficiles…). En France, 49% des actifs ont déjà envisagé ou réalisé une reconversion professionnelle. Mais lorsque l’on s’engage dans un parcours pour changer de carrière il faut s’assurer de viser une profession qui ne connaît pas la crise… Alors où en sommes-nous depuis la réforme de 2018 ?
Quelle est la stratégie à adopter dans les secteurs d’activité en tension ?
Les secteurs les plus impactés sont ceux du BTP, de l’hôtellerie, de la restauration, du numérique et de l’aide à la personne. Cette liste non exhaustive est plutôt éloquente quant au nombre de secteurs d’activité en tension. Les experts estiment que le levier le plus efficace reste l’adaptation de la Formation Professionnelle face à la pénurie de candidats qualifiés que rencontrent ces secteurs.
Pour cette raison, fin septembre, le gouvernement a mis en place le Plan de réduction des tensions. Il vise aussi bien la formation des actifs à l’adaptation de leurs compétences aux besoins des entreprises; des formations aux demandeurs d’emploi. D’ailleurs Pôle emploi verse une aide exceptionnelle de 1000€ aux chômeurs de longue durée qui démarrent un parcours de formation entre le 1er novembre 2021 et le 31 décembre 2022.
Le Plan de réduction des tensions permet également aux entreprises de former directement en interne. Grâce à l’aide à l’embauche de 8000€ versée par l’État pour le recrutement d’un demandeur d’emploi de longue durée en contrat de professionnalisation.
Ce plan répond aux besoins immédiats des entreprises, mais cherche aussi à faciliter les reconversions professionnelles vers des métiers qui recrutent. En effet accompagner les Transition Professionnelles est un des enjeux majeurs du Gouvernement. Le dispositif « Transitions Collectives » ou « Transco » a donc vu le jour dans le but de proposer à des salariés dont l’emploi est menacé de se reconvertir vers un métier qui recrute dans un même bassin d’emploi, à travers une formation financée par l’État.
On constate aussi un enjeu d’attractivité des métiers sur lesquels des efforts ont besoin d’être fournis. Par exemple les faibles rémunérations, des conditions de travail difficiles, des horaires décalés etc. Il existe des Branches Professionnelles qui ont ainsi des minima conventionnels inférieurs au SMIC. Ce qui d’ailleurs a poussé Elisabeth Borne, la Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion à recevoir avant la fin de l’année ces branches pour les inciter à réviser et améliorer cette situation.
500 000 contrats enregistrés malgré la crise sanitaire
La réforme de la Formation Professionnelle Continue lancée depuis 2018 a été confrontée comme tous les autres secteurs à la crise sanitaire. Alors on est en droit de se demander si cette réforme a atteint ses principaux objectifs ? Quel est le bilan ?
Développer massivement l’accès à l’apprentissage a été l’un des objectifs de cette réforme. Le pari a été plus que gagnant avec en 2020, près de 525 000 contrats d’apprentissage signés. Cet élan se poursuit en 2021 avec à ce jour plus de 500 000 contrats enregistrés. L’apprentissage est devenu viral, cette voie permet aux jeunes de s’insérer rapidement dans le monde du travail.
Le CPF s’inscrit également parmi les succès de la réforme de 2018. Sa bascule en euros et le lancement de l’application Mon Compte Formation ont permis d’accéder plus facilement à la Formation Professionnelle. On compte près d’un million de formations suivies en 2020, soit le double qu’en 2019.
Comment faire connaître davantage le contrat de professionnalisation aux entreprises ?
Si le Plan de Relance a permis d’aider les entreprises à bénéficier des aides de l’État pour les contrats d’alternance, on constate une forte baisse du côté des contrats de professionnalisation. Pourtant celui-ci est destiné aux personnes en reconversion, éloignées de l’emploi ou chômeur de longue durée. Comment faire pour relancer la machine ?
Considéré comme un précieux outil pour favoriser l’insertion professionnelle ou le retour à l’emploi; le contrat de professionnalisation est un moyen d’obtenir une qualification professionnelle reconnue en passant par l’alternance. Pour donner envie aux employeurs d’embaucher par ce biais-là, une aide est versée par Pôle Emploi pour le recrutement d’un demandeur d’emploi de 26 ans et plus. Cumulable avec une autre aide de 2000€ versée par l’État pour les chômeurs de 45 ans et plus. Sans compter la prime exceptionnelle allant jusqu’à 8000€; pour la signature d’un contrat de professionnalisation d’un jeune de moins de 30 ans dans le cadre du plan 1 jeune 1 solution. Pour terminer; l’aide de 8000€ dans le cadre du plan de réduction des tensions est accordée aux entreprises qui embauchent des demandeurs d’emploi de longue durée en contrat de professionnalisation.
Pour aller plus loin, notre article « Accompagner les Transitions professionnelles avec Transco